Clap de fin pour La Guerre des Lulus, ou presqueClap de fin pour La Guerre des Lulus, ou presque

Intitulé "Le Der des ders", le tome 5 de La Guerre des Lulus (Ed. Casterman) paru en novembre dernier, met un point final à la série BD incontournable du duo Régis Hautière (scénario) et Hardoc (dessin). Le jeune Lucas l'avait prédit dans le tome 4 : "Bah... Ça se peut pas, une guerre qui dure jusqu'à toujours. Y'a forcément un moment où les gens se rendent compte que ça sert à rien."

Nous voici donc en janvier 1918 dans les Ardennes, "au cœur d'une immense forêt aux arbres sombres" où l'on retrouve nos quatre orphelins en mauvaise posture. Croyant trouver refuge dans une vieille demeure apparemment abandonnée, ils ont été faits prisonniers par le gardien des lieux. Lucas, Ludwig, Luigi et Lucien se retrouvent aux mains de la Société des Gentils Hommes, "un genre de club, composé d'individus qui ont tous juré de lutter contre l'occupant, pourvu que cela reste dans certaines limites"... et qui agissent dans le plus grand secret.

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Pour recouvrer leur liberté, les Lulus sont contraints d'accepter le marché proposé par leurs "hôtes" : une mission d'espionnage qui implique, pour la première fois depuis le début de leurs aventures, de se séparer. "Nous pensions que cette séparation ne durerait que quelques jours, quelques semaines tout au plus. Nous nous trompions lourdement...". Dès lors, le récit se partage en deux points de vue nous montrant en alternance ce que vit chacun des deux tandems. Hardoc, associé pour la couleur à David François, navigue parfaitement d'une ambiance à une autre.

On retrouve dans ce dernier tome, les ingrédients qui ont fait le succès de la série : l'amitié des Lulus malgré les chamailleries, la part d'enfance qui résiste en eux (le thème de la cabane en écho au tome 1), les coups du sort et les rebondissements... Mais cette fois, les héros et le lecteur ne sont plus seulement à côté de la guerre. C'est de l'intérieur que sa violence va nous être montrée, et sans concession.

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1918 : la boucle est donc bouclée et l'on découvre lequel des Lulus raconte toute l'histoire. Les auteurs ont relevé le défi de faire grandir les orphelins de Valencourt dans la guerre, séduisant un très large public. Toutes éditions et tous tomes confondus, la série s'est écoulée à 200 000 exemplaires. Volontiers exploitée en milieu scolaire, elle figure sur la liste des ouvrages sur la Première Guerre mondiale établie par le ministère de l'Éducation nationale. Autre reconnaissance : Hautière et Hardoc, se sont vus remettre la médaille du Centenaire par le Conseil départemental de la Somme.

Une page se tourne certes, mais que les fidèles de la série se rassurent : ils n'en ont pas fini avec ces personnages ! Il y aura d'abord en 2018 (mai et novembre) aux éditions Casterman, La Perspective Luigi, deux albums dérivés dont un extrait est d'ailleurs dévoilé en fin de tome 5. C'est Damien Cuvillier qui sera à la manœuvre côté dessin. On apprendra de la bouche de Luigi ce qui est arrivé aux Lulus en Allemagne, entre le printemps 1916 et l'été 1917 (cf. ellipse du tome 4).

Enfin, à partir de 2019, Régis Hautière et Hardoc nous plongeront dans L'après-Guerre des Lulus, nouvelle série en cinq tomes - un par Lulu, en comptant la jeune Luce -, chacun racontant tour à tour ce qu'il a vécu après le conflit. De bons moments de lecture en perspective.

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Tag(s) : #Coups de coeur et curiosités

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