Rencontre avec Didier Van Cauwelaert
Didier Van Cauwelaert, venu à Amiens rencontrer ses lecteurs, nous parle de son dernier roman, La Maison des Lumières (Ed. Albin Michel).
Jérémie Rex, 25 ans, est un ancien enfant star, boulanger au chômage à Arcachon, "dérisoire et fier de l'être". Sa fiancée Candice l'a quitté, il en est meurtri. Il espère la reconquérir après avoir gagné un voyage pour deux à Venise, mais elle refuse de l'y accompagner. Le voilà seul dans la ville des amoureux, "un type ordinaire avec une passion trop grande pour lui".
Au musée Guggenheim, devant le tableau de René Magritte, L'empire des Lumières, il fait une expérience extraordinaire. Projeté à l'intérieur du tableau, il revit pendant 4mn30 les moments forts de son histoire d'amour avec Candice... Il a en fait été victime d'un infarctus, et une fois réanimé, n'a plus qu'un seul désir : retourner dans le tableau pour revivre cette expérience merveilleuse. A n'importe quel prix.
Didier Van Cauwelaert a toujours la même liberté de ton, face aux "terroristes du rationalisme". Entre enquête et parcours initiatique, le périple de Jérémie est plein de rebondissements et de rencontres insolites... On croise des scientifiques qui expérimentent la théorie de Régis Dutheil, un chasseur de fantômes, un chamane de Mantes-la-jolie ("il a reconstitué dans son HLM des Yvelines l'Amazonie de son enfance")... L'amour est au coeur du roman, et du tableau. Une invitation au voyage...
L'Empire des Lumières (1954). R. Magritte
Didier Van Cauwelaert est un passionné. Il aime l'écriture, quel que soit le domaine dans lequel elle s'exprime. Il aime raconter des histoires et les faire partager, et ce depuis l'âge de huit ans ! En 1994, son roman Un aller simple, obtient le Prix Goncourt. Il n'a alors que trente-quatre ans.
"C'est le rôle des artistes d'ouvrir des mondes parallèles, des issues de secours pour les existences brisées, les destins qui ne mènent à rien". (La Maison des Lumières)
L'univers de Van Cauwelaert a des affinités avec celui de Magritte. Ils ont en commun de savoir faire basculer le quotidien dans le fantastique, l'ordinaire dans l'onirisme. L'émotion est étroitement liée à l'humour chez eux, installant avec leur lecteur ou spectateur, une relation complice et amusée. Intelligente aussi.
La reproduction interdite (1937). R. Magritte
"L'absurde a toujours une résonance émotionnelle" (Didier Van Cauwelaert)
"Je veille dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère, avec la précision et l'enchantement nécessaires à la vie des idées" (René Magritte)
Poursuivre avec Didier Van Cauwelaert
Dans Un aller simple (Ed. Albin Michel, 1994), qui a valu à Didier Van Cauwelaert le Prix Goncourt 1994, le narrateur est Aziz, recueilli par des Tziganes à sa naissance. Il grandit avec de faux-papiers marocains dans la banlieue de Marseille. Il s'y spécialise dans le vol d'autoradios, jusqu'au jour où arrêté par la Police, il devient l'emblème d'une grande opération de "reconduite à la frontière" menée par le gouvernement. C'est un jeune "attaché humanitaire" qui est chargé de le reconduire au pays. Un pays qu'il n'a jamais connu... Aziz prétend venir d'un village isolé du Haut-Atlas, et voilà nos deux personnages embarqués dans un voyage plein de péripéties. Au bout du chemin : l'amitié ?
"Je n'avais peut-être pas le droit d'être heureux dans un moment pareil, mais on ne sait jamais quel malheur nous attend, alors un bonheur est toujours bon à prendre, c'est ma philosophie."
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