Rencontre avec Guillaume de Fonclare
A l'occasion de la sortie de son premier récit paru chez Stock, Dans ma peau, Guillaume de Fonclare nous reçoit à l'Historial de la Grande Guerre qu'il dirige à Péronne (80).
Le récit de Guillaume de Fonclare est bref. Un souffle. Un cri de vérité. A la fin de son ouvrage, on se demande comment il réussit ce tour de force, de faire tenir tant d'émotion dans aussi peu de pages.
C'est sans doute parce qu'il a gardé longtemps refoulée cette parole qui jaillit tout à coup sous sa plume d'écrivain. C'est sans doute parce que les mots - quand ils sont justes - apaisent un peu les souffrances des uns, en devenant plus tangibles pour les autres.
Dire l'indicible. Ce que les soldats de la Grande Guerre ne savaient pas faire, ne pouvaient pas faire tant l'époque était différente Il y a plus d'un monde entre eux et nous
.
Guillaume de Fonclare sait dire sa souffrance permanente en peu de mots mais avec une intensité qui ne tombe jamais ni dans la complaisance, ni dans le larmoiement. Au bout du compte, il n'inspire pas la pitié mais nous rend solidaires de son humanité et admiratifs de son courage. D'être toujours debout, même assis dans ce fauteuil dont il a besoin désormais.
Guillaume de Fonclare est un écrivain et un homme libre même prisonnier d'une gangue de chairs et d'os
. Parce que la maladie ne lui ôte ni son talent, ni sa capacité à analyser, ni sa volonté de faire des choix en conscience. Mieux, sa maladie lui a donné accès à une forme de sérénité.
Dans ce lieu si particulier qu'est l'Historial, chargé de mémoire et d'Histoire, chargé de tous ces non-dits aussi, il a trouvé une résonnance à ses propres souffrances, un écho à cette douleur qui le traverse et pose tant de questions.
Quant à mes soldats, je ne ressens q'une vive admiration pour eux [...] Il est question d'images qui me tiennent le corps, de récits qui touchent au coeur, de regards croisés à un siècle de distance
..
Ce livre nous encourage à saisir l'instant, à goûter au bonheur d'être en vie.Il est bien tard pour regretter. Il m'aura fallu souffrir pour mesurer la valeur de ce que j'ai perdu, et il faut pleurer pour regretter de ne pas avoir ri lorsque le temps était à rire
.
Pourtant, malgré les moments de désespoir légitime et d'incompréhension, malgré l'extrême et poignante lucidité de Guillaume de Fonclare, ce livre est aussi traversé par une puissante force de vie. C'est la naissance publique d'un écrivain. Une vie nouvelle qui s'offre à lui et qu'on lui souhaite à la hauteur de ses espérances.
Même si on m'annonce l'impossibilité de reconstruire, je reconstruirai.
Château de Péronne BP 20063 80201 Péronne cedex Tél. +33 (0)3.22.83.14.18 Fax. +33 (0)3.22.83.54.18 Site Internet : www.historial.org
Reportage réalisé par Fabien Waquet et Thibaut Lavende à la minute 24
A l’occasion de la sortie de l’intégrale Bashung, ainsi que de l’hommage aux Clash de dix-neuf écrivains , « London Calling » (Buchet Chastel), la librairie Pages d’encre et le disquaire La Malle à Disques, organisaient une rencontre-dédicace Rock et littérature. avec notamment :
PIERRE MIKAÏLOFF : Marqué à jamais par les dix secondes d'intro de God Save The Queen, il s'essaiera lui-même à la fuzzbox, avec les Désaxés, puis avec Jacno, avant de composer sans fuzz, cette fois la B.O. de Shimkent Hotel (2004). Il publie, avec un certain retentissement, Some Clichés, une enquête sur la disparition du rock'n'roll (2006), est aussi l'auteur d'un polar, Tournée d'adieu (2007), d’une nouvelle de London Calling, hommage littéraire au Clash chez Buchet Chastel et d’une biographie d’Alain Bashung, Vertige de la vie, préfacée par Boris Bergman chez Alphée (2009). Il a signé aussi le Dictionnaire raisonné du punk chez Scali.
JEAN-LUC MANET : "Indéfectible défenseur de la cause du bon rock d’ici (dans les revues Best, Nineteen, Les Inrockuptibles...), cela fait déjà pas mal d'années que le nom de Jean-Luc Manet figure en juste place dans les press-books de la plupart de groupes hexagonaux dignes du compliment. … Mais si, comme beaucoup d’entre nous, la musique l’aide à mieux supporter la morosité de l’époque, il a aussi le virus du polar, cette littérature éternellement sous estimée… D’en lire lui a donner envie d’en écrire. .. Alors, il y eu quelques nouvelles pour commencer, .. Éditées ici ou là, elles l’on conduit à ce premier roman, Terminus Plage de Boisvinet. (Alain Feydri). Il participe également à l’ouvrage collectif London Calling et avec Pierre Mikaïloff, à l’hommage au chanteur des Dogs, Stories Of The Dogs : Histoires pour Dominique (Ed. Krakoen).
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