A la FNAC d'Amiens, rencontre avec Roger Bouchaud qui publie son premier roman chez L'Harmattan : L'Homme du Sahel.
L'Histoire a retenu Réné Caillet comme le premier Français a être entré dans Tombouctou en 1828. Pourtant bien avant, au coeur de la France de Charles VI troublée par la Guerre de Cent Ans, Anselme d'Isalguier, jeune noble toulousain quitte sa famille et part à l'aventure. Il fait alors la rencontre de Jean de Béthencourt et l'accompagne dans son expédition. Son navire quitte La Rochelle en 1402.
Roger Bouchaud connaît bien l'Afrique où sa carrière dans les travaux publics l'a souvent conduit. A partir d'éléments historiques, il compose un roman d'aventures dépaysant. Le lecteur est invité au voyage dans cette Afrique du XVème Siècle que le héros découvre avec bienveillance. Anselme est un pionnier. Et l'Histoire en atteste : il a épousé une princesse songhai qu'il a ramenée en France avec leur fille Marthe.
Roger Bouchaud nous donne à voir les paysages que traverse Anselme lors des nombreuses aventures qu'il vit comme un parcours initiatique. Sur les pas d'Anselme, et comme lui, nous allons d'une découverte à l'autre, d'un pays à l'autre : de l'Algérie au Mali en passant par le Niger. Ce livre nous donne à entrevoir les moeurs de peuples dont la culture ne nous est pas familière. Son auteur veut en faire un hymne au respect de la nature et au respect des hommes; un éloge de la spiritualité, quelle que soit par ailleurs la Foi que l'on choisit d'embrasser.
L'intelligence, si elle a ses limites, n'a pas de frontières, pensait Anselme, malheureusement, la bêtise, elle ne connaît aucune borne. Il pensait aux guerres passées et présentes, à toutes ces vies brisées, ces familles massacrées, anéanties parce qu'elles avaient eu le malheur de voir le jour au mauvais endroit et au mauvais moment. Les guerres sont déclenchées par des menteurs et des voleurs, dès lors tous les prétextes sont bons, surtout lorsqu'il s'agit de croyance, de la parole de Dieu, et tous les crimes les plus horribles trouvent là leur justification.
Roger Bouchaud sera en dédicace à la Nuit des Livres d'Esquelbecq (59) le 03 juillet 2010. Infos sur : esquelbook.com
FNAC Amiens 12, rue des Trois Cailloux - 80000 Amiens Téléphone : 0825 020 020 Télécopie : 03 22 22 48 99 E-Mail : amiens@fnac.tm.fr Du Lundi au vendredi 10h / 19h, Le samedi 10h / 19h30
Reportage à la minute 12 de l'émission
Maria Desmée est artiste-peintre. Elle expose dans le monde entier. La peinture est pour elle un langage naturel, instinctif. Une façon d'exprimer par le geste ce que l'on porte à l'intérieur de soi, à commencer par le désir. Dans la peinture de Maria Desmée, il y a de la violence et de la sensualité.
La force de ses émotions se retrouve dans la vivacité de ses couleurs. Ses toiles sont un véritable embrasement. Petite fille, elle s'amusait avec des allumettes. C'est la toile qui prend feu aujourd'hui. Et la lumière n'a de cesse de jouer avec ses couleurs.
Maria travaille sur des toiles grands formats, au pinceau et au couteau. Mais il semble que cet espace ne suffise pas à sa peinture; on dirait qu'elle s'en échappe, et le regard cherche à la suivre, bien au-delà du cadre.
Maria Desmée est depuis toujours fascinée par la poésie. Elle a réalisé des livres, et des livres d'artistes, avec de nombreux poètes, trouvant dans leurs mots une familiarité, une intimité même, avec son langage pictural.
Elle nous livre aujourd'hui ses Festins de Lumière (Ed. Corps Puce), dans lesquels ses propres mots font corps avec la peinture.
La fusion est telle, que l'on ne distingue plus vraiment le langage pictural du langage poétique. Maria Desmée nous donne à voir, à entendre, à sentir ce désir qui s'immisce doucement, s'installe, et grandit peu à peu jusqu'à l'éclatement. C'est une fête de mots et de couleurs toute en sensualité. Maria célèbre la nature et la création.
Dans les fibres du désir l'univers s'emmêle
les oiseaux déconcertés nous emportent
l'arbre nous berce dans ses bras
l'astre solaire se déchire
Revenir du voyage comme on descend des étoiles
à petits pas nous flottons dans l'espace irréel
nos rêves s'inscrivent sur des bulles de savon
que le vent emporte sans regret ni mémoire
Poursuivre avec Maria Desmée
Dans chacune des ses toiles, Maria Desmée repose la question du sens de l'acte de peindre. C'est ce que Bernard Noël nous révèle et raconte avec sensibilité
. (Gilbert Desmée)
Le poète Bernard Noël s'est installé dans l'atelier de Maria. De ce regard sur elle est né un ouvrage passionnant, une réflexion sur le processus de création. Une création décortiquée, saisie à la fois dans son plus petit détail et dans son ensemble, saisie dans son intention et dans son expression finale.
L'absence de formes permet de se risquer à dire que le fantôme des gestes accomplis est la véritable structure interne du tableau.
(Bernard Noël)
La peinture est une question d'émotion. On doit sentir qu'elle est énergique - ou énergétique! Quand je peins, je me sens une force extraordinaire, je grandis : il me semble que j'embrasse le monde, pas uniquement la terre, car il y a des percées de lumière, des torrents de lumière, qui modifient les dimensions de l'espace...
(Maria Desmée)