Alexandre Dumas, 150 ans après sa mortAlexandre Dumas, 150 ans après sa mort

Le 5 décembre 2020 marquait le 150e anniversaire de la mort d’Alexandre Dumas, écrivain et homme d’exception, né à Villers-Cotterêts le 24 juillet 1802. Fils du général Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, métis né à Saint-Domingue en 1762, et de Marie-Louise Labouret, Cotterézienne née en 1769, Alexandre est toujours resté attaché à cette ville de l’Aisne où un musée lui est consacré depuis 1902, situé aujourd'hui dans un hôtel particulier du 19e siècle à proximité de sa maison natale. L’accent est mis, dans ce musée, sur les trois générations de Dumas : Thomas Alexandre, le général de la République, son fils Alexandre dit Dumas père, auteur des Trois Mousquetaires (1844), La Reine Margot (1845) ou Le Comte de Monte-Cristo (1846), et Alexandre Dumas dit Dumas fils, écrivain né en 1824, membre de l’Académie française auquel on doit La Dame aux camélias (1848).
 

Alexandre Dumas, 150 ans après sa mortAlexandre Dumas, 150 ans après sa mort

Pour découvrir la vie et l’œuvre du grand écrivain, il faut aussi se plonger dans l’encyclopédie ludique Tout sur Alexandre Dumas (ou presque), premier ouvrage de Bertrand Varin, journaliste et communicant qui vit dans le sud de l’Aisne.  Paru le 16 octobre dernier, aux éditions Cours toujours installées à Épaux-Bézu, dans l’Aisne également, le livre explore en 128 pages les différentes facettes de Dumas selon quatre parcours thématiques : Un homme de cœur, Un homme engagé, Un phénomène littéraire, Un génie de la démesure. Après Tout sur La Fontaine (ou presque) de Martine Pichard, paru en mai 2019, la maison d’édition ajoute un nouveau titre à son épatante collection de "Miscellanées littéraires" qui concilie exigence du fond et de la forme, et approche grand public.

Nicolas Bondenet, directeur du musée de Villers-Cotterêts depuis 2012, et Jacqueline Razgonnikoff, vice-présidente de la Société des Amis d’Alexandre Dumas, ont apporté leur conseil scientifique à Bertrand Varin. À travers 183 textes, lettres, entretiens, photos, dessins, jeux, citations, recettes de cuisine (Dumas était un fin gourmet, son Grand dictionnaire de cuisine sera publié après sa mort, en 1873)… le lecteur explore ainsi la personnalité et le destin hors-normes de l’écrivain. La rubrique "Alexandre en chiffres" rappelle ainsi qu’il a publié 600 titres, imaginé ou réinterprété 37 267 héros, créé pas moins de 10 journaux !
 

Alexandre Dumas, 150 ans après sa mort

Élevé modestement dans le Valois par sa mère qui perd son mari lorsqu’il a quatre ans à peine, Dumas s’installe à Paris en mars 1823 comme copiste près du duc Louis-Philippe d’Orléans. C’est par le théâtre qu’il entre vraiment en écriture. Il rédige un vaudeville en collaboration avec Pierre-Joseph Rousseau et Adolphe de Leuven : La chasse et l’amour (1825). Puis en 1829, Henri III et sa cour triomphe à la Comédie-Française. Il ne cessera plus d’écrire pour le théâtre. La Comtesse de Salisbury, son premier roman-feuilleton, paraît dans le journal La Presse en 1836. Les années 1840 sont particulièrement fertiles sur le plan romanesque. "Tour à tour historien, auteur dramatique, romancier, guide touristique, capable de rédiger des récits de voyages tout autant qu’un livre de cuisine, rien n’arrête sa plume, sauf quand la censure s’en mêle…" souligne Bertrand Varin.

Dans son hommage posthume, Victor Hugo écrira au sujet de son ami, né comme lui en 1802 : "Alexandre Dumas séduit, fascine, intéresse, amuse, enseigne. De tous ses ouvrages, si multiples, si variés, si vivants, si charmants, si puissants, sort l’espèce de lumière propre à la France. […] Pendant quarante ans, cet esprit s’est dépensé comme un prodige. Rien ne lui a manqué : ni le combat, qui est le devoir ; ni la victoire, qui est le bonheur."

Alexandre Dumas, 150 ans après sa mortAlexandre Dumas, 150 ans après sa mort

Alexandre Dumas est républicain. En 1830, il fait partie des insurgés de la révolution. Il tente par trois fois d’être élu député dès 1848, sans succès. "Son idéal, selon Bertrand Varin, c’est une république guidée par les artistes du siècle et force de réconciliation entre tous les acteurs politiques". De 1860 à 1864, il s’engage auprès du général Guiseppe Garibaldi (1807-1882) qui tente d’unifier l’Italie sous la bannière républicaine.

Côté vie privée aussi, Alexandre est un conquérant. Sa vie amoureuse commence à quinze ans, avec Aglaé Tellier qui en a dix-neuf. "Dumas le frivole, Dumas l’adepte de la liberté, se marie…" une seule fois, avec Ida Ferrier. Le couple divorce en 1844. Cinq enfants nés de ses nombreuses aventures sont identifiés : Alexandre, Marie Alexandrine, Micaëlla Josepha, Alexandrine et Henri François.

Funérailles d'Alexandre Dumas à Villers-Cotterêts (L'Univers illustré du 27 avril 1872)

 

Éternel amoureux, voyageur, écrivain boulimique guidé par la soif de connaissance et l’envie de transmettre, Alexandre Dumas s’éteint à Puys, chez son fils près de Dieppe, où il est dans un premier temps inhumé. La France est alors occupée par l’armée prussienne. Le 16 avril 1872, il peut enfin être enterré à Villers-Cotterêts comme il le souhaitait. En 2002, sa dépouille est transférée au Panthéon où il rejoint Victor Hugo. "Il était le génie de la vie, il n’a pas senti la mort. Il n’a peut-être pas su que l’ennemi était à sa porte et assistait à sa dernière heure", commente Georges Sand dans Journal d’un voyageur pendant la guerre 1870-1871.

Les manifestations en l’hommage d’Alexandre Dumas sont perturbées par la crise sanitaire. Le musée Dumas de Villers-Cotterêts est fermé jusqu'à nouvel ordre. La visite exceptionnelle proposée sur réservation samedi 19 décembre 2020 à 10h "pour découvrir l’épopée de ce géant de la littérature" est reportée. La Société des Amis d’Alexandre Dumas a créé un site qui référence les évènements organisés en son honneur. Voir ICI.
Tag(s) : #Coups de coeur et curiosités

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