« C’est bien gentil tout ça… On a plein de points communs, le petit prince et moi, mais… moi, j’ai pas de planète à moi. J’habite pas sur une étoile. J’habite cité des Bleuets… où il n’y a même pas de bleuets… Et je suis même pas un prince, non plus. » Momo Petit prince des Bleuets (Nathan bande dessinée) de Marc Lizano, d’après le roman de Yaël Hassan (Syros, 1998)
Le petit Momo pense que l’été sera long et ennuyeux dans la cité. Mais la directrice de l’école vient voir ses parents : elle croit beaucoup en lui et suggère qu’il lise pendant les vacances. Momo s’inscrit à la bibliothèque et aussitôt la magie opère. Le Petit prince de Saint-Exupéry, Vendredi ou la Vie sauvage de Michel Tournier, La vie devant soi de Romain Gary… c’est tout un monde qui s’offre à lui ! Sur le banc où il s’isole pour lire au calme, Momo rencontre monsieur Edouard, instituteur à la retraite qui le surnomme « Le petit prince des Bleuets ». Le vieil homme, soucieux d’élargir l’horizon, lui explique : « Dans un roman, tu peux vivre des vies qui ne sont pas la tienne… ». C’est le début d’une grande amitié. Monsieur Édouard emmène Momo à Paris, au musée Guimet, au Jardin des Plantes et même à Beaubourg. Le garçon n’en croit pas ses yeux : « le monde est grand, riche et passionnant… Et il me tend les bras… ». Et si le petit Mohamed Beldaraoui devenait écrivain ?
Après Un Grand-Père tombé du ciel (Jungle, 2022), c’est la deuxième fois que Marc Lizano adapte - librement -un roman de Yaël Hassan en bande dessinée. Le résultat est très réussi. Ses personnages à grosse tête, dans le pur style Lizano, sont très attachants. Momo en particulier, qui saisit toutes les opportunités d’apprendre et de grandir. Le découpage, la présence graphique des livres ou des œuvres d’art dans le livre, sont aussi séduisants. Conseillé dès 8 ans, cet album est un plaidoyer pour la lecture, l’amitié, la transmission de savoir (et de confiance). Un plaidoyer contre la fatalité, à mettre entre toutes les mains. [Photo : Marc Lizano aux Rendez-vous de la bande dessinée d'Amiens, 24.06.23]