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« Aujourd’hui, on l’appelle : le plus grand cimetière du monde. Et pourtant il n’y a pas une seule tombe. »
Ce lundi 27 janvier 2025 marque les 80 ans de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau en Pologne, où plus d’un million de personnes ont été assassinées. Paru en octobre 2023, l’album Ginette Kolinka - Adieu Birkenau (Albin Michel) de Jean-David Morvan & Victor Matet (scénario), Cesc & Ricard Efa (dessin) et Roger (couleur), transmet en bande dessinée le précieux témoignage de l’une des dernières rescapées du camp.
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C’est Ginette Kolinka elle-même qui est mise en scène dans le livre, à la fois en tant que déportée à l’âge de 19 ans, et en tant que témoin en 2020 lors de sa dernière visite du camp avec des élèves, à l’âge de 95 ans. Victor Matet et Jean-David Morvan ont pu l’accompagner dans ce voyage en Pologne.
Arrivée à Auschwitz II-Birkenau en avril 1944 avec son frère, son père et son neveu, elle est à la seule à avoir survécu. « Mon convoi c’était le numéro 71. S’y trouvaient Simone Veil, Marceline Loridan-Ivens, les enfants d’Izieu et 1453 autres personnes. Seuls 165 hommes et 91 femmes « chanceux » ont été autorisés à effectuer des travaux forcés dans le camp. » Sélectionnée pour le travail, Ginette est affectée à un Kommando de terrassement. Le 28 octobre 1944, alors que l’Armée rouge approche, elle est évacuée dans un convoi vers Bergen-Belsen, puis trois mois plus tard, vers celui de Theresienstadt en Tchécoslovaquie, qui vient d’être libéré. Elle retrouve ses proches en France, le 6 juin 1945.
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De gauche à droite : sa soeur Jacqueline, sa nièce Evelyne, Ginette, une amie, son neveu Georges dit Jojo, fils de Léa, leur cousin Roger, Gilbert, le frère de Ginette, et leur cousin Claude le frère de Roger. Le Portel, Pas-de-Calais, France, 1935-1936. © Coll. Mémorial de la Shoah/coll. Ginette Kolinka.
Durant cinquante ans, elle garde le silence sur ce qu’elle a vécu. Jusqu’au jour où Steven Spielberg lui demande de témoigner pour la « Shoah Foundation » qu’il a fondée en 1994. Les souvenirs resurgissent, et Ginette n’aura de cesse pendant vingt ans, de raconter son histoire afin de transmettre la mémoire de la Shoah. Adieu Birkenau, dont la BD est prolongée en fin de livre par le dossier « Ginette Kolinka, itinéraire d’une survivante » rédigé par l’historien Tal Bruttmann, est à mettre entre toutes les mains.