Un final percutant pour Leitura furiosa 2025 à Amiens !

Encore un final joyeux et fédérateur à la Maison de la Culture d’Amiens, au rythme des percussions de la compagnie Elikya emmenée par Exaucé Mahela, pour la 32^e édition de Leitura Furiosa qui s’est déroulée du 9 au 18 mai 2025. Imaginée par Le Cardan, centre permanent de lutte contre l’illettrisme créé en 1978, la manifestation organise la rencontre d’une vingtaine d’auteurs avec des publics fâchés avec la lecture dans vingt lieux différents des Hauts-de-France, et à Lisbonne et Porto (Portugal) où elle a lieu simultanément.

A l’issue de sa rencontre du vendredi avec les participants de son groupe, chaque auteur doit écrire un texte que lui ont inspiré les échanges. Le samedi, ces textes sont retravaillés collectivement, et illustrés. Des visites dans les librairies indépendantes de la ville et des animations sont aussi prévues. Enfin le dimanche, 50 à 70 lecteurs formés par le Cardan sont mobilisés pour lire à haute voix les textes coécrits sur la scène du petit théâtre - plein à craquer - de la Maison de la Culture. Cela représente pour beaucoup, un immense défi. Les librairies Pages d’encre et la librairie du Labyrinthe sont partenaires de la journée ponctuée par des animations. Vincent Guillier des éditions Voix de garage animait ainsi dans le hall un atelier de typographie.

En 2025, Ella Balaert, Cécile Hennerolles, Jean-Claude Lalumière, Isabelle Marsay, Claire Ubac ou l’illustrateur André Zetlaoui, faisaient partie des auteurs qui ont prêté leur plume à Leitura furiosa. Une expérience qui ne laisse jamais indifférents celles et ceux qui s’y investissent. Chaque année, les textes de l’édition précédente sont édités, imprimés et distribués aux participants, partenaires et aux auteurs.

Coordonné par Jean-Christophe Iriarte Arriola, le Cardan se bat sans relâche pour « le droit au savoir » et pour transmettre le plaisir de lire aux publics éloignés, en menant des actions tout-terrain et en installant le livre dans les espaces du quotidien. Comme le rappelle utilement l’association : « À distinguer de l’analphabétisme, l’illettrisme correspond à la situation de personnes qui ont été scolarisées en France, mais qui ne maîtrisent pas les compétences de base de lecture, d’écriture, de calcul, du numérique. De par sa nature, l’illettrisme est invisible. Il est toutefois bien présent partout, en ville, à la campagne, dans les écoles, dans les entreprises… En effet, plus de la moitié des personnes touchées par cette problématique ont un emploi. »

Le défi est de taille : les Hauts-de-France sont la région métropolitaine la plus touchée par l'illettrisme. 11 % de la population adulte est concernée contre 7 % au niveau national (CESER, 2018). L’illectronisme, ou illettrisme numérique, concerne quant à lui 17 % de la population française (Insee). Pourtant, les temps sont durs pour le Cardan qui s’efforce de maintenir sa précieuse activité malgré la diminution alarmante de ses financements.

« C'est comme les cailloux, les gens. On dirait qu'ils sont solides, mais ils peuvent casser et leur beauté vraie, elle est dedans. Ce n'est pas ce qui compte, comment on est physiquement, combien on gagne d'argent. Ce qui est important, c'est qui on est vraiment, c'est ce qu'on fait et ce qu'on ne fait pas, parce qu'il ne faut pas : C'EST PAS GENTIL D’ÊTRE MÉCHANT » 

C'est pas gentil d'être méchant. De Luna, Ambre, Jules, Nathanaël, Timéo, Hugo avec Aude Mercoyrol et Ella Balaert.