L'association des éditeurs des Hauts-de-France a 20 ans

Créée en 2000, à l’origine dans le Nord-Pas-de-Calais, afin d’aider quelques maisons qui souhaitaient participer au Salon du livre de Paris, l’Association des éditeurs des Hauts-de-France fédère aujourd’hui 55 adhérents sur l’ensemble du territoire régional. Tous les domaines de la production éditoriale y sont représentés au sein de structures aux statuts très divers : SARL, SAS, associations… Le Centre régional de la photographie Hauts-de-France, le Centre historique minier, le Musée du Louvre-Lens ou le LaM – (Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut), font aussi partie des membres de l’association, dont les missions s’organisent autour de quatre axes principaux : • Professionnaliser • Promouvoir • Développer • Défendre.
 

Pour marquer l’anniversaire de ses 20 ans confisqué par la crise sanitaire, l’Association des éditeurs des Hauts-de-France a eu l’idée de publier Le livre en partage, dont la conception et la réalisation ont été financées par les crédits initialement prévus pour le salon Livre Paris, annulé en 2020 et en 2021. Une initiative portée par son conseil d’administration, présidé depuis septembre 2021 par Élise Bétremieux (Les Venterniers, Lille) qui a succédé à Dominique Tourte (invenit, Lille).

Fruit d’un travail collectif, ce livre cartonné de 120 pages, richement illustré, est bien plus qu’un simple annuaire des membres de l’association. Chaque éditeur y présente sa maison sur une page, avec un encart dédié à un livre qu’il a choisi de mettre en lumière. Et en complément de cet inventaire, d’autres textes ou visuels apportent de précieux éclairages sur le métier, et plus largement sur la chaîne du livre et ses rouages.

Rédigés par les éditeurs eux-mêmes, ces focus abordent des thèmes comme : Les droits d’auteurs, Choisir, Diffuser, Paraître, Le format, Le titre, Le tirage, La promotion… Sujet souvent tabou, le pilon est même expliqué sur une double page, dans une bande dessinée signée Laurent Libessart et Philippe Zytka, pour les éditions Inukshuk (Lomme). Bernard Dumerchez (éditions Dumerchez, Creil) explique : "aujourd'hui comme hier, la diffusion reste le souci majeur de la petite édition et son coût n'est pas négligeable. Diffusion + distribution peuvent, selon les contrats, se situer autour de 60 % du prix de vente du livre."

Frédéric Lépinay (Les Lumières de Lille, Marcq-en-Baroeul) s’intéresse au tirage et indique qu’ "au sein de l'association des éditeurs des hauts de France, le premier tirage d'un livre varie d'environ 100 exemplaires à 3000." Quant à Benoît Verhille (La Contre allée, Lille), il convoque Gilles Defacque pour mettre en perspective les mots Résister et créer : "des mots siamois antidotes à l’effacement. À l’enfouissement. Au négationnisme. Des mots siamois aux essences stimulantes qui élargissent nos horizons, cultivent la diversité et la qualité du choix, délivrent nos imaginaires, nous offrent une multitude de formules nouvelles pour contrarier nos certitudes."

Parmi les actions phares que mène l’Association des éditeurs, citons la caravane Ornicar qui depuis cinq ans sillonne chaque été les routes de la région à la rencontre de publics parfois très éloignés du livre. Et le festival Haut-les-livres ! créé en 2013 qui, en collaboration avec l’association Les Libraires d’en Haut, fédère une maison d’édition et une librairie ou médiathèque des Hauts-de-France, autour d’un événement commun. Il se déroule cette année du 2 au 16 mai 2022 dans un nouveau format puisque ce ne sont pas un mais deux éditeurs qu’il sera possible de découvrir à chaque étape du festival, à Lille, Berck-sur-mer, Abbeville, Amiens ou Lys-lez-Lannois par exemple (voir le programme ICI).