On ne se baigne pas dans la Loire de Guillaume NailOn ne se baigne pas dans la Loire de Guillaume Nail

"Comment lutter, l’énergie irrépressible d’une dizaine d’ados. De la rive, Benoît contemple ses baigneurs droit sortis d’un tableau de Bazille. Leurs corps qui s’ébrouent. La vie." On ne se baigne pas dans la Loire  (Denoël) de Guillaume Nail.

31 août. La colo qui a duré six semaines, va bientôt se terminer. Chaleur écrasante dans le minibus, Benoît, le directeur, décide de s’arrêter. "La meute" se rue dehors, emmenée par Gus "leur roi incontesté, à suivre en terre promise." Ils ont dix-sept ans. Une partie de foot s’improvise sur les bords de la Loire puis la fatigue les gagne. "Soudain la phrase résonne, au cœur du silence : - On va se baigner ?" "Tout le monde sait que, mauvaise pioche, la Loire" mais Benoît ne dit pas non. Son assistante Pauline n’est pas très rassurée. Patauger dans le bras mort dérivé du fleuve, histoire de se rafraîchir… après tout pourquoi pas ?

Publié ce 4 janvier, On ne se baigne pas dans la Loire est le 8e livre de Guillaume Nail, et le premier destiné aux adultes. 160 pages d’un récit en trois parties : le courant (31 août), l’amont (30 août, soir – 31 août, matin), l’estuaire (31 août, après-midi), Le narrateur est extérieur mais, selon les chapitres, il raconte l’histoire du point de vue de Benoît le "dirlo parasite", Totof qui n’ira pas se baigner, Pierre "proie docile", Gus "fanfaron. roublard", ou Pauline "petite main effacée et soumise".

À l’âge où tout se vit intensément, chacun a des secrets, des complexes, des désirs que Guillaume Nail sonde avec justesse jusqu’au basculement. À travers les parcours de ces jeunes auxquels on voudrait tendre la main, il aborde sans artifice des thèmes aussi forts que le harcèlement, le handicap, les violences familiales, le fétichisme... C’est la catastrophe du 18 juillet 1969 à Juigné-sur-Loire dans laquelle dix-neuf enfants du centre de loisirs de Mûrs-Érigné ont perdu la vie, qui lui a inspiré ce roman poignant. "La Loire, aimable et sauvage, indomptée" a quelque chose à voir avec l’adolescence.

Tag(s) : #Chroniques Flash

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