256 pages
Éditions Mazarine
Format : 21,5 x 13,5 cm
EAN : 9782863745052
9 mai 2019 - Prix 18 €
Résumé de l'éditeur : "Claire et Callum sont d’âges, de mondes et de cultures différents. Pourtant, le temps d'une parenthèse inattendue, Claire va entraîner Callum à la découverte des lieux cachés de Paris : leurs vies, leurs maux du passé vont se révéler, faisant naître une attirance mutuelle. Jusqu'au point de bascule..."
Un vendredi de juillet, Claire se rend à Paris, sa ville natale. Elle y a résidé pendant vingt-sept ans mais ne s’imaginerait plus y vivre désormais. Mariée et mère de deux enfants, "elle ne quitte son havre de verdure et de paix que pour de courtes escapades familiales, amicales ou artistiques." C’est à la demande de sa nièce, Manon, quinze ans, qu’elle s’est mise en route. L’adolescente a gagné un week-end romantique en tête-à-tête avec un mannequin et comédien célèbre mais après avoir abusé du soleil, déshydratée et brûlée, elle a dû renoncer à son rêve. "Pas question d’annuler et qu’une inconnue prenne sa place", elle a prié sa tante qui maîtrise parfaitement l’anglais de se rendre là-bas.
Claire a accepté la proposition sans enthousiasme ni attente particulière. "Elle est curieuse de ce que lui réservent ces trois jours inattendus, même si elle n’espère rien de plus qu’un possible moment agréable. L’homme est particulièrement beau, mais elle ne se sent pas midinette." Au programme de ces deux jours : séances photos dans les vêtements de la marque organisatrice, limousine, monuments iconiques de Paris, restaurants célèbres, hôtel de luxe…
C’est près du Parc André-Citroën, dans les locaux de la marque, qu’elle doit retrouver la star. Très loin de son environnement habituel, elle "se demande où elle a mis les pieds. Dans une grosse machine à illusions. Elle n’aime pas être le centre de l’attention." Elle n’a rien d’une groupie, les paillettes la laissent insensible et "elle a bien dix ans de plus que Callum, qui côtoie des femmes sublimes à longueur de podiums et de tournages." Les premiers instants ne sont pas faciles mais le comédien est sympathique. Claire se prête au jeu, accepte d’être habillée, coiffée et maquillée, avec une sophistication qui change de l’ordinaire.
Grâce à Paris, le couple improbable rompt bientôt la glace. Callum habite à Londres et il a rarement le temps de visiter la Ville Lumière lorsqu’il y est de passage. Claire en revanche, y a vécu assez longtemps pour être un excellent guide, elle "connaît les entrailles de sa cité, ses dédales et ses recoins cachés". En marge du programme imposé, elle se met en tête de les faire découvrir au jeune homme. "Elle veut le dépayser, le sortir des stucs et des ors."
La cour de Rohan, l’Hôtel de Cluny, la rue de la Huchette et son caveau de jazz, le marché couvert des Enfants-Rouges, le Passage de l’Ancre, la villa Léandre… au fur et à mesure de leurs déambulations, Claire et Callum se laissent aller aux confidences et se rapprochent l’un de l’autre. L’enfance de Callum en Australie, sa carrière d’acteur, le passé de Claire dans la recherche bioacoustique et sa passion d’aujourd’hui pour le land art ; ils appartiennent à des univers très éloignés. Et pourtant.
Paru en avril 2019, L’échappée douce (Ed. Mazarine) est le deuxième roman de Laurence Couquiaud, installée dans l’Oise, après La Mémoire sous les vagues (Ed. Les Nouveaux Auteurs) qui se situait au Japon. La destination est moins lointaine cette fois, mais le voyage - entre balade historique et promenade sensuelle - est tout aussi plaisant. Surtout en cette période où nos déplacements sont encore restreints. C’est un Paris insolite et hors des sentiers battus qui sert de toile de fond au roman. Claire connaît une foule de lieux atypiques, "certains de ces microcosmes, à l’écart de la ville, ne se trouvent pas par hasard. Ils ne peuvent se découvrir que par confidence, révélés comme un secret, de bouche à oreille."
La capitale est bien davantage qu’une toile de fond ici d’ailleurs, puisqu’elle joue un rôle de révélateur pour les personnages. Au début du livre, l’aspect artificiel de la rencontre, et le principe du week-end romantique, font craindre les clichés inhérents à toutes les comédies sentimentales. Deux êtres que tout oppose ou presque, l’un célèbre l’autre non, peuvent-ils vivre un amour véritable ? Mais Laurence Couquiaud parvient à faire naître l’émotion. La question du choix, au cœur du roman, est traitée avec justesse et sans manichéisme. Son héroïne Claire, est une équilibriste. Entre voyages, famille, travail, passions, elle a su réinventer sa vie au fil des expériences et des aléas. Comme Callum, elle a pris des coups et tous deux se sont construits dans la douleur. Est-ce à dire qu’ils peuvent s’apporter quelque chose ?