Sous-sol de Martine PouchainSous-sol de Martine Pouchain

"Terrés dans le sous-sol de notre maison, nous n'avions plus donné aucun signe de vie depuis longtemps. Nous étions des résistants, des Élus beaucoup plus intelligents que ces idiots de Chinois et de Russes." Sous-sol (Sarbacane, février 2022) de Martine Pouchain

Les catastrophes écologiques se sont enchaînées sur Terre, puis les guerres ont achevé d’anéantir le monde d’Avant. Leslie, la narratrice, n’en a que peu de souvenirs. Depuis l’âge de 4 ans, elle vit dans le sous-sol de la maison familiale, sur la route de Springfield, avec sa sœur Amy qui a deux ans de plus qu’elle, et leurs parents, un couple soudé. Dehors, l’air est irrespirable. "Le ciel jaune soufre, la pluie est bourrée de virus, de radiations", seul le père peut s’y aventurer, un masque sur le visage, pour aller récolter les fruits et légumes de la serre. Il a "aménagé le sous-sol bien avant que le monde soit foutu." Il a lu l’Apocalypse dans la Bible, il était prêt à affronter ce qui est arrivé. En attendant que les Élus puissent sortir et construire un monde juste, il veille sur sa famille. Pour tromper l’ennui, les filles ont quelques livres et l’histoire de Rapunzel (Raiponce) que la mère leur raconte d’après ses souvenirs. Mais les années passent, la maman s’étiole, et Amy s’interroge.

Sous-sol est un thriller haletant que Martine Pouchain maintient sous tension du début à la fin. Conseillé à partir de 13 ans, il est paru dans la collection Exprim’ des Ed. Sarbacane qui ne craint pas de bousculer le lecteur ! Épousant le point de vue de la cadette, l’autrice décortique les relations familiales et leur évolution, tout en montrant les stratégies déployées par un esprit d’enfant pour expliquer, et surmonter le pire. Bien que l’essentiel des 160 pages du livre se réduise à l’attente pour les personnages, on ne s’ennuie jamais.

Martine Pouchain, qui vit à Amiens, est spécialisée dans les romans pour la jeunesse et les jeunes adultes. Sous-sol, son sixième dans la collection Exprim’, confirme sa maîtrise et sa liberté de ton.

Tag(s) : #Chroniques Flash

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